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directeur de publication :

Catherine Mazurier-Guébels

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Compagnie L'ART-borescence

Arts plastiques & Arts du spectacle vivant

"Celles qui prennent soin de nous"

Projet mis en oeuvre avec les femmes de ménage de la MJC Savouret, Fatima et Pascale, entre novembre 2021 et juin 2022.

Naissance du projet

En 2020, la MJC Savouret a permis à Catherine Mazurier-Guébels, de répéter et s’entraîner dans sa salle de danse, jusqu’à ce que le confinement mette entre parenthèse une partie de nos vies. Elle raconte la naissance de ce projet.

« Lors de ces longs après-midis de recherches, je me filmais régulièrement, et prenais des photographies pour avoir un regard sur mon travail, lorsqu’une de mes prises de vue m’a interpellée :

La lumière rasante sur le parquet miroir, le reflet deviné de la porte fenêtre sur le sol, m’ont rappelé les tableaux de Gustave Caillebotte, les Raboteurs de Parquets, datant de 1875-76 :

Ce parallèle résonnait en moi.
                        
                            Le parquet des salles de danse, ......

                                                                                     Les parquets des salles de Degas, les danseuses saisies dans leur quotidien de répétition...

 

Ce parquet se reliait à mes recherches par rapport aux gestes du quotidien comme possibilités de renouveler le geste dansé, l’idée aussi que tout mouvement, tout geste est danse, et expression du vivant.

A ce moment, dans mon collège, mon atelier avec les élèves élaborait des recherches de chorégraphies à partir des gestes des agents techniques du collège : à partir de photographies de leurs postures lors de leur travail à la cantine, dans les couloirs, lors du nettoyage, etc...

A chacune de mes répétitions à la MJC, j’avais un contact très sympathique avec les agents, qui s’arrangeaient toujours pour me laisser une salle toute propre et non-glissante, elles étaient très attentionnées, et intéressées par ce que je faisais.

J’ai toujours envisagé mon travail artistique comme possibilité de mises en lien avec l’autre, d’échange et de partage...

Peu à peu, ainsi,  l’envie de travailler avec elles à germer, l’envie de leur montrer la beauté du geste, de leurs gestes, l’envie de les faire danser ces gestes qu’elles effectuaient chaque jour avec tant de soin et d’attentions pour les autres.

 

L’idée du travail s’est construite :

•    partir de leurs gestes professionnels pour élaborer une chorégraphie : balayer, frotter, épousseter, frotter, laver..... ; 

•    avec elles, activer cette chorégraphie, et en faire des prises de vue vidéo et photographiques, permettant de mettre en évidence la référence aux œuvres de Caillebotte.

•    Mettre en valeur le geste professionnel de ces agents, lui donner l’importance qu’il mérite, de la noblesse même, en  le déplaçant du domaine du banal quotidien ( provenant d’un domaine professionnel bien trop souvent méprisé) vers l’artistique par le biais de la vidéo, de la danse-performance, et de la référence picturale.

 

Pistes de gestes et d’actions à activer :  
•    balayer, frotter, épousseter, laver, essuyer,... 
•    raboter, poncer, décaper, polir, frotter, lustrer, lisser, vernir,....
•    frôler, effleurer, caresser.... »

Mise en oeuvre

Le travail a débuté en novembre 2021 avec Fatima et Pascale, qui travaillent à l’entretien et prennent soin de la MJC Savouret, rue des Soupirs à Epinal.

Pendant 6 mois, chaque semaine, elles ont travaillé avec Catherine Mazurier-Guébels à partir de leurs gestes professionnels afin d’élaborer une chorégraphie, et faire de leur travail une danse. 

 

Stann Duguet a accepté de les accompagner avec son violoncelle dans cette aventure et est venu improviser en communion avec cette création dansée, et nous a donné sa musique.
Les séances ont fait l’objet de multiples prises de vues, filmées et photographiées.

Il y a eu ensuite un long travail de sélection de photographies, qui ont été retravaillées : 55 images ont été retenues, destinées à être tirées plutôt en grands formats, afin de mettre davantage à l’honneur et en valeur ce « métier invisible ».

Et enfin, Catherine Mazurier-Guébels a monté et réalisé un court-métrage retraçant poétiquement cette aventure, d’une durée de 7 mn environ.